Club de jardinage d'Ans - Résumé des conférences

Retour aux résumés des conférencesLe greffage

Résumé de la conférence de M. Sandrap

Définition:

le greffage consiste à placer sur un plant ( le porte-greffe) un bourgeon ou un tronçon de rameau portant un ou plusieurs bourgeons (  le greffon ). 

Il s’agira ici de greffes de ligneux uniquement, bien que l’on greffe aussi les melons, tomates, concombres etc. 

 

Pourquoi greffer ?    

On greffe pour multiplier un plant quand ni le bouturage ni le marcottage ne fonctionnent                              

On greffe aussi

Ø       pour réguler la vigueur de la plante, qui sera inversement opposée à la reproduction; ainsi, un porte-greffe faible donnera des fruits plus vite et plus abondamment qu’un porte-greffe vigoureux.

Ø       pour protéger du froid ;

Ø       pour favoriser une meilleure résistance aux maladies et aux parasites ;

Ø       pour mieux s’adapter à la nature du sol ;

Ø       pour favoriser la formation d’une belle tige.

 

                  

 

Conditions de réussite : Il faut :

Ø       respecter les affinités entre le porte-greffe et la greffe (le plus souvent, on reste dans la même famille, mais en Belgique, un pêcher, par exemple, est greffé sur un prunier).

Ø       respecter la polarité ( le sens) du greffon ;

Ø       favoriser le contact maximum au niveau du cambium (c. à d. ce tissu vivant entre l’écorce et le bois) du porte-greffe et du cambium du greffon ;

Ø       respecter la température : l’activité du cambium requiert un minimum de 12 à 13°.

Ø       Enfin, l’habileté de l’opérateur entre bien sûr en ligne de compte. 

Epoque de greffage :

Elle doit être choisie en fonction des greffes, soit en avril : la greffe se fait à œil poussant et la croissance est rapide ; soit entre le 15 juillet et le 15 août: les bourgeons pousseront alors au printemps suivant.

 Matériel nécessaire :  

bullet Sécateur, scie et greffoir ( il en existe un spécial pour greffe en écusson, greffe en fente …)

o        Matériel pour ligaturer : soit du ruban spécial, soit des bandelettes découpées dans du polyéthylène ( ne convient pas pour le chip budding) ; éviter le raphia non étanche et non élastique.

bullet Mastic à greffer.

Les méthodes de greffage les plus utilisées, notamment pour fruits à pépins: 

Si le greffon est un bourgeon, la taille sera en écusson ou en chip budding.

Si le greffon est un rameau, la greffe sera         à l’anglaise si le diamètre des 2 sujets est identique ;

                                                                     en fente ou en 1/2 fente si le diamètre est différent.

                                                                     en incrustation ;

                                                                     en couronne.

Il existe d’autres méthodes spécifiques pour cas spécifiques, tel celui du noyer.                                                                       

Greffe en écusson ( se pratique en été): sur un porte-greffe de 8 à 10 mm de diamètre, choisir un endroit bien dégagé ; à 10 cm du sol, l’inciser en forme de ; soulever l’écorce des 2 côtés de l’incision, glisser sous l’écorce un écusson, c. à d ; un fragment d’écorce portant le bourgeon et le pétiole de la feuille; recouper la partie supérieure de l’écusson au niveau de l’incision horizontale ; ligaturer en commençant par le bas. Les écussons sont prélevés au moment du greffage sur des rameaux de l’année (environ 10 écussons sur un rameau ; prélever en commençant par le bas).Si le pétiole sèche et tombe après 15 jours, il faudra recommencer.( Figure 1) 

Chip budding (au printemps) : à 10 cm du sol ;on incise en oblique vers le bas le porte-greffe sur 2 à 3 cm de longueur et 2 à 3 mm d’épaisseur  et on enlève une portion de bois ; l’entaille ainsi réalisée permettra de caler le greffon ; celui-ci portera un seul œil et aura le même volume de bois que ce qui a été enlevé au porte-greffe. Avantage de la technique: le contact des cambiums est plus grand (Figure 2).

Quand la greffe a pris, retailler le porte-greffe à environ 10 cm au-dessus de la greffe. 

Greffe à l’anglaise simple : sur un rameau d’un cm d’épaisseur, faire un biseau bien plat de 3 cm de long; sur le greffon de même diamètre et à un oeil, pratiquer, à l’opposé de l’œil, un biseau de même longueur; ajuster les 2 parties, ligaturer, mastiquer le sommet du rameau. (Figure 3)

 Greffe à l’anglaise compliquée : au 1/3 supérieur du porte-greffe et au 1/3 inférieur du greffon, on pratique en plus une entaille afin de favoriser une meilleure adhérence des 2 parties.  

Greffe en fente double (porte-greffe et greffon ont des tailles différentes): on fend le porte-greffe longitudinalement; puis on pose à chaque extrémité un rameau greffon taillé en double biseau ; pour obtenir le greffon, on part de part et d’autre d’un œil et on garde 3 yeux (Fig.4)

 Greffe en ½ fente: la fente ne se fait que sur une moitié du diamètre et on ne place qu’un greffon.

 Greffe en incrustation : le contact des cambiums est très bon, mais la greffe compliquée !

On incise l’écorce en V à 90° sur 4 à 5 cm ; le greffon doit avoir le même volume (longueur et angle) que la partie enlevée au porte-greffe. (Fig.5) 

Greffe en couronne (la plus facile à réaliser) : On incise l’écorce longitudinalement sur 3 à 4 cm, on la détache et on place le greffon ; celui-ci est pris face à l’œil qu’on conserve et taillé en simple biseau.

Une variante consiste à ne soulever l’écorce que d’un seul côté de l’incision et à rectifier le biseau du greffon pour mieux l’adapter.(Fig.6)

 

   Fig.1  Greffe en écusson                                     Fig. 2  Greffe Chip budding

 

    

 

    Fig. 3  Greffe à l’anglaise                                     Fig. 4  Greffe en fente double

   

 

  Fig. 5  Greffe en incrustation                                Fig. 6  Greffe en couronne

  

        

 

Soins après greffage : il faut surveiller les ligatures, enlever les repousses du porte-greffe, veiller à protéger du froid, placer un arceau de protection contre les oiseaux, tuteurer l’arbre greffé.

 

Quelques règles de pollinisation :  

 

¨       Poiriers et pommiers : fécondation croisée, si du moins la floraison a lieu au même moment : A féconde B et B féconde A

¨       Griottiers : autofécondation.

¨       Pruniers : choisir une variété autofécondante;

¨       Cerisiers à fruits doux : il en existe 18 familles ; pour féconder un arbre d’une famille, en choisir

           un d’une autre famille. Il existe aujourd’hui de nouvelles variétés autofécondes.

¨       Groseilliers, framboisiers : autofécondation.

¨       Abricotiers: autofécondation.

¨       Reine-claudiers : choisir la variété Queen victoria. Si l’on veut greffer un reine-claudier, choisir le porte-greffe Saint-Julien, de vigueur moyenne ou, pour un ½ tige, un Myrobolan. Les pruniers sont peu exigeants au point de vue de la terre mais n’aiment pas l’ humidité; penser à leur donner de l’engrais composé NPK une fois par an.

¨       Kiwis : il faut un pied de kiwi à fleurs mâles pour 1 à 6 pieds femelles.       

 

Bibliographie: A recommander : Garner, The grafter’s handbook,Faber,London,1979

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