Club de jardinage d'Ans - Résumé des conférences

Retour aux résumés des conférencesLes techniques d'un bon arrosage

Résumé de la conférence de J.P. Hanotier

 

Pour que les graines et les plantes poussent, il faut du soleil, de l’eau et des engrais. Les plantes transpirent, puisent l’eau par les racines, … Certaines plantes sont exigeantes en eau (carotte : 88%, pastèque : 93%). D’autres sont moins avides d’eau.

Suivant la qualité du sol, l’eau y stagne, elle passe vite (sable), … Il est donc IMPORTANT d’ARROSER.

Cycle naturel de l'eau Un cycle sans fin !
La Terre est recouverte à plus de 70 % d'eau. La totalité de l'eau contenue sur terre forme ce que l'on appelle l'hydrosphère, dont le volume total est estimé à 1 400 millions de km3. Cela paraît considérable. Cependant, il convient de relativiser : l'eau douce ne représente que 39,2 millions de km3.

Sous l'effet du soleil, l'eau s'évapore et monte vers l'atmosphère. On estime à 1 000 km3 l'eau des océans qui, chaque jour, s'évapore. Dans les basses couches atmosphériques, elle emmagasine de la chaleur et monte ainsi. Peu à peu, elle se refroidit tout en étant redistribuée par les courants atmosphériques. L'action du froid condense cette eau qui retombe sous forme de précipitations (neige ou pluie). 61 % de cette eau s'évapore, 16 % ruisselle et rejoint les cours d'eau et 23 % s'infiltre et alimente les nappes et rivières souterraines.

Source de vie
L'eau poursuit un périple perpétuel entre le ciel et la terre, en plusieurs étapes :

1) L'évaporation et évapotranspiration
Sous l'effet de la chaleur du soleil, l'eau des lacs, des rivières et des océans s'évapore, c'est l'évaporation.
Lorsqu'une plante rejette de l'eau, c'est de l'évapotranspiration.

2) La condensation
Lorsque la vapeur d'eau provenant de l'évaporation et de l'évapotranspiration (plantes) s'élève dans les airs, elle refroidit et se transforme en nuage. Lorsque le gaz (les nuages) redevient liquide, on parle de condensation liquide.
Lorsque le gaz devient solide, on parle de condensation solide ou cristallisation.

3) Les précipitations La vapeur d'eau se refroidit dans le ciel et devient goutte. Celles-ci forment alors un nuage qui se déplace et grossit jusqu'au moment où les gouttes qu'il contient deviennent trop lourdes.
Alors, celles-ci retombent : on appelle cela des précipitations.
Elles se présentent soit à l'état liquide – brume, pluie – soit à l'état solide – neige, grêle.

4) Le ruissellement ou l'infiltration
Une partie de l'eau qui tombe du ciel est consommée par les plantes, qui puisent l'eau au moyen de leurs racines dans le sol pour se nourrir. Une autre partie de l'eau va ruisseler vers les ruisseaux qui deviennent rivières, fleuves, lacs, avant de retourner dans la mer.
L'eau peut aussi s'infiltrer dans le sol, passer à travers la terre pour arriver dans les nappes souterraines (appelées aussi nappes phréatiques ou nappes aquifères) et les alimenter.
Cette eau peut trouver un chemin pour revenir à l'air libre par des fissures dans le sol : ce sont les sources. L'eau de source rejoint les ruisseaux qui se jettent dans les rivières, fleuves, lacs, avant de retourner dans la mer.
L'eau qui a rejoint les lacs, les rivières et les océans s'évaporera à nouveau, tout comme l'eau qui a été consommée par les arbres, car les végétaux transpirent. Cette vapeur remonte dans l'atmosphère et forme de nouveaux nuages.

Le cycle de l'eau est bouclé ! C'est ce mécanisme que l'on dénomme « cycle naturel de l'eau ».

Le soleil est le moteur de l'ensemble du cycle. C'est l'énergie solaire qui entraîne les changements d'état de l'eau : la formation et la fonte des glaces ou encore l'évaporation et son élévation dans l'atmosphère.

COMMENT ARROSER ?

L'eau est indispensable à la croissance de la plante. Pour ce faire, le potager doit disposer d'une quantité suffisante d'eau grâce à des arrosages judicieux. De plus, l'arrosage dépendra aussi de la nature du sol et de la terre (sol sableux, argileux, voire humifère).

  • En automne et au printemps, l'arrosage s'effectue de préférence dans la matinée :
    • cela permet au sol de se ressuyer durant la journée,
    • l'eau stagnant en surface ne collabore pas à l'abaissement des températures au niveau des plants pendant la nuit.
  • En été :
    • L'arrosage se réalise en soirée pour éviter l'évaporation de l'eau durant la journée.
    • On n'arrose jamais en plein soleil, cela grillerait les feuilles tendres.

Quel type d'arrosage choisir ?

Afin d'acheminer pour chaque plant, l'eau qui lui est nécessaire, il existe différents types d'arrosage, à savoir :

  • L'arrosage en surface
    Vous ne souhaitez pas faire appel à l'arrosage enterré, car vous préférez arroser vous-même chaque plante pour contrôler la quantité d'eau qui est nécessaire à sa croissance.

    • Pour ce faire, vous utiliserez un tuyau d'arrosage que vous équiperez d'une lance ou d'un pistolet.
    • Les tourniquets qui sont équipés de bras tournants à l'extrémité desquels l'eau est éjectée en direction inverse au moyen de jets réglables

  • L'arrosage enterré
    Le principe de l'arrosage enterré est de faire circuler à 20 cm de profondeur, plusieurs tuyaux auxquels seront fixés des arroseurs : arrosage économique et de qualité. Pour l'arrosage enterré, vous pouvez installer des programmateurs qui contrôlent la durée d'aspersion.

  • La micro-irrigation ou arrosage goutte-à-goutte
    Pour ce type d'arrosage, les tuyaux sont enterrés ou en surface. L'arrosage goutte à goutte est respectueux de l'environnement, car :

    • l'arrosage est constant et sous faible pression, et l'eau s'égoutte lentement vers les racines.
    • Ce système est idéal pour le potager, car des dispositifs de micro-vaporisation, comme des jets de brouillard, sont mieux adaptés pour les jeunes plants.
    • Il est possible de récupérer les eaux de pluie avec ce système de micro-irrigation.

  • Le récupérateur d'eau pluviale
    C'est une solution idéale et économique qui préserve notre environnement, car l'eau n'est pas traitée et de plus elle est riche en oligoéléments. Elle convient donc parfaitement à l'arrosage du potager. La capacité du récupérateur d'eau varie 200 à 1 500 l environ. Ils sont simples à installer.

 

TECHNIQUES d’ARROSAGES ? Des CONSEILS.

Connaître son sol, l’améliorer, le protéger

  1. Bien connaître votre sol : Trois grands types de sol sont catégorisés : Sableux, limoneux et argileux. Un sol sableux retient peu d’eau tandis qu’un sol argileux en retient beaucoup plus. Au potager retenez que si vous avez un sol sableux vous devrez arroser régulièrement et peu. Si vous avez un sol argileux vous arroserez moins régulièrement et en grande quantité.

  2. Améliorer votre sol en apportant du compost. Le compost est riche en humus et ce dernier avec l’argile rentre dans la composition du CAH (complexe argilo humique) qui conditionne la capacité d’un sol à stocker l’eau puis à la restituer aux racines.

  3. Mulchez vos plates bandes. Un mulch protège votre sol des effets desséchants du vent et du soleil.

  4. Semez des engrais verts.

  5. Entretenir le « réseau » mycorhizien Les champignons apportent de l’eau et des minéraux aux racines; la surface racinaire peut être multiplié par 10 avec les mycorhizes. Ne pas utiliser de pesticides et notamment les fongicides et limiter les travaux mécaniques du sol. Identifier les besoins des plantes

  6. Quelle quantité ? Toutes les plantes de votre potager n’ont pas les mêmes besoins en eau. Le chou-fleur et le céleri sont des plantes gourmandes en eau tandis que le thym en demande beaucoup moins.

  7. Le stade de développement des plantes est également très important. Un manque d’humidité sur un semis ou sur une jeune plantule peut vite tourner en catastrophe alors que ce même manque d’eau sur une plante bien développée et vigoureuse aura moins de conséquences dramatiques.

  8. La profondeur d’enracinement. Certaines plantes développent des racines qui vont chercher l’eau en profondeur, lorsqu’elles sont bien développées les besoins en arrosage peuvent être réduits. Aubergine, blette, betterave, carotte, céleri, choux, concombre, échalote, fève, haricot, navet, potiron, poireau, tomate.

  9. Un pluviomètre peut vous être utile au potager. Une pluie utile pour les plantes c’est 10 mm d’eau, ce qui représente 10 litres par mètre carré.

  10. Récupérez l’eau de pluie est une solution économique et écologique. L’eau de pluie n’est pas plus mauvaise qu’une autre eau pour l’arrosage de votre potager.

  11. Arrosez… à l’arrosoir. Pour un potager familial l’arrosoir est une solution tout à fait économique en eau. De plus en arrosant au goulot vous ne pouvez pas être plus précis. Dans mon potager je ne laisse pratiquement jamais un arrosoir vide. Les remplir la veille pour arroser le lendemain, l’eau se réchauffera à température ambiante.

  12. Halte au gaspillage ! Évitez les systèmes comme les asperseurs, sprinklers, véritables gaspilleurs d’eau et souvent connectés au réseau d’eau potable. Ces systèmes favorisent les maladies de certaines plantes comme le mildiou de la tomate.

  13. Le tuyau à goutteurs incorporés est percé de petits trous à intervalle régulier (30cm en général). Ils sont très utilisés dans les communes ou chez les pépiniéristes. Au potager leur utilisation est plus délicate car les trous ne tombent pas forcément au pied des cultures. Toutefois vous pouvez les utiliser pour l’arrosage des fraisiers, des framboisiers, de vos bordures ainsi qu’au verger.

  14. Le tuyau microporeux est idéal pour les cultures serrées et en ligne (laitues, haricots, lignes de mesclun, oignons, etc…). Le tuyau est souple et il diffuse de l’eau doucement et uniformément sur toute sa longueur.

  15. Les micro-asperseurs : très utiles pour arroser les jeunes semis, l’arrosage est uniforme et très doux. Ils peuvent être facilement déplacés et la pression est généralement réglable.

  16. Un binage vaut deux arrosages. Quel jardinier n’a jamais entendu ce dicton ? Le binage à l’avantage de briser la croute de battance qui réduit la perte d’eau du sol par évaporation. Toutefois en jardinant avec du mulch vous n’aurez pas besoin de biner.

  17. De l’ombrage. Couvrir votre sol pour diminuer l’EVAPORATION. Mettez vos plantes à l’ombre. Des plantes tout juste transplantées vont perdre énormément d’eau le temps que leurs racines se développent dans votre sol. Protégez vos plantes du soleil est indispensable à ce stade de culture. Par exemple retournez des cagettes ou mettez des filets d’ombrage comme pour un tunnel de forçage.

  18. Préférez toujours un manque d’eau à un excès d’eau. Cependant tant qu’à arroser, autant bien arroser ! Un mouillage de 1 ou 2 mm sera complètement inutile et s’évaporera vite. Lorsque vous arrosez une culture prenez votre temps, insistez bien et vérifiez avec vos doigts si l’arrosage à été efficace.

  19. A quel moment de la journée arroser ? Si vous transplantez une plante arrosez-la au plus vite, peu importe l’heure de la journée. Pour l’arrosage régulier de vos cultures faites-le assez tôt le matin ou en soirée. Les pertes par évaporation seront réduites. Vous éviterez aussi les brûlures de vos plantes avec l’effet loupe des gouttes d’eau.

  20. Pour finir je voulais présenter quelques chiffres (des pratiques et d’autres qui amènent à réfléchir) :

    • Dans une cuve de 1 mètre cube vous pouvez stocker 1000 litres d’eau.
    • 1 mm d’eau c’est 1 litre par mètre carré
    • Sur terre l’eau utilisable par l’homme représente 0.61% de l’eau totale. Les lacs et rivières représentent 0.01% et les eaux souterraines représentent 0.6%
  21. En cas de pente dans le jardin, travailler perpendiculairement et non pas cultiver des lignes dans le sens de la pente. L’eau pourra s’infiltrer et non ruisseler. SOLEIL, BACTERIES et EAU donneront un bon sol.

  22. Un bon PAILLAGE (8 à 10 cm) diminuera l’EVAPORATION. De la paille, des feuilles, des mauvaises herbes, les déchets de légumes, la tonte des pelouses, les plantes indésirables coupées non en graines, le compost de démarrage, le bois broyé, …

 

Notre conférencier, très en forme, termine par les RECORDS de CHUTE de pluie ou d’absence de pluie dans le monde :

 Bruine, crachin, averse... La pluie varie en intensité selon la météo et les régions du monde jusqu'à se transformer en véritables moussons et inondations destructrices.

Le record de pluie revient à l'Etat du Meghalaya, en Inde. 26 461 mm entre août 1860 et juillet 1861.

Autres records :

  • 325 jours de pluie à Bahia Félix, Terre de Feu, Argentine
  • En 1 heure : 305 mm, le 22 juin 1947, Holt, Missouri, Etats-Unis
  • 4648 mm, vica, Bosnie-Herzégovine, record annuel de pluie en Europe.

Si la pluie peut faire des dégâts (inondations), la SECHERESSE engendre des conséquences dramatiques.
La ville d'Arica, au Chili, est la moins arrosée de la planète. Il y pleut en moyenne 0,76 mm par an. Elle détient également le record mondial de l'aridité : pendant près de 15 ans, 173 mois, aucune pluie. (De 1903 à 1918).

  • 2,5 mm à Wadi Halfa, Soudan
  • 2 mm à South Pole Station, Antarctique
  • 40 mm à Cow Creek, Vallée de la mort, Etats-Unis
  • 45 mm à Aden, Yémen
  • 161 mm à Astrakhan, Russie. La ville détient le record européen de sécheresse.

Monsieur HANOTIER, notre excellent conférencier de ce soir termine par une question bien spéciale :
Des TOMATES sans EAU. Jolie UTOPIE ou AVENIR ?

Il démontre que des techniques précises favorisent la croissance de la tomate : bonne préparation du terrain, beaucoup d’eau AVANT de planter, de belles graines, pas d’engrais, pas de tuteur, pas de taille, …
Laisser la plante courir sur le sol. Pour nous essayons de planter des tomates en les faisant grandir à 45°.

 

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