Club de jardinage d'Ans - Résumé des conférences

Retour aux résumés des conférencesLe Paillis

Résumé de la conférence de H. Ferrière

Le paillis est une couche de matériau protecteur posée sur le sol. De nombreux matériaux naturels ou synthétiques sont utilisés à cet effet. L'opération qui consiste à mettre en place ce matériau est le paillage.

Les objectifs du paillage

  • Réguler la température du sol en limitant les chocs thermiques (jour/nuit), favoriser le maintien de la chaleur dans le sol au printemps et en automne, maintenir une certaine fraîcheur pendant la saison estivale chaude.
  • Ralentir l'évaporation de l'eau et maintenir l'humidité dans le sol, par une barrière limitant la déshydratation induite par le vent et le soleil qui accélèrent l'évaporation.
  • Enrichir le sol en matière organique et en nutriments grâce à la dégradation du matériau de paillage.
  • Repousser certains insectes et abriter une faune utile.
  • Protège le sol contre les fortes pluies.
  •  Limiter les mauvaises herbes.
  • Garder une surface propre et sèche aux fruits reposant sur le sol (courges, melons ou fraises).

Les matériaux utilisés

La manière dont un paillis organique se décompose et réagit sous l'action de l'humidité apportée par la pluie ou la rosée détermine en grande partie son efficacité. Un matériau organique peut pourrir rapidement plutôt que se décomposer progressivement, et il peut se transformer en un paillasson formant barrière qui bloque l'eau et l'air, au détriment des cultures.

Certains matériaux servent à la fois de mulch et d'engrais comme le broyat d'orties, le tourteau de ricin ou les coques de sarrasin.

  • déchets organiques : copeaux de bois (de résineux ou de feuillus), écorces de pin, tontes de gazon séchées, feuilles mortes, foin, paille, sciure, papier journal déchiqueté, carton, déchets de laine, chènevotte, paillette de lin etc. Beaucoup de ces matériaux peuvent également constituer un compost.
  • compost - cela suppose un matériau complètement ou en partie décomposé.
  • paillis en plastique - il s'agit de fines feuilles de matière plastique, dans lesquelles sont pratiquées des fentes ou des ouvertures pour la plantation.
  • films biodégradables - Divers produits biodégradables ont été mis au point comme une alternative au paillis en plastique.

Mise en œuvre

Le paillage se fait habituellement au début de la saison de culture, et peut être renouvelé si nécessaire. Il contribue au début à réchauffer le sol en facilitant le maintien de la chaleur. Cela permet d'avancer le semis ou le repiquage de certaines cultures, et favorise une croissance plus rapide des plantes. Par la suite, le paillis stabilise la température et l'humidité et empêche la germination des mauvaises herbes.

Dans les jardins familiaux, et le maraîchage à plus petite échelle, le paillis organique est généralement étendu à la main autour des plantes déjà en place. Pour des matériaux tels que le foin ou la paille, un broyeur de végétaux peut être utile pour améliorer le matériau. Le paillis organique est généralement très épais (de l'ordre de 10 à 15 cm), voire plus, et laissé en place pendant toute la saison.

Quand, comment, avec quel paillis ?

Une protection végétale donne à votre terre de la matière organique (azote et potassium) et un simple paillis freine la pousse des mauvaises herbes.

Pailler à partir de fin avril. En paillant un terrain gelé, vous risquez de l’empêcher de se réchauffer.

  • Attendez la fin du mois d’avril (ou début mai) pour mulcher. À cette période, vous limitez aussi le danger d’étouffer vos plants sous un paillis…
  • Commencer par désherber le terrain, puis arroser la terre et recouvrir le sol d’une couche de végétaux.

Précautions à la mise en place
Toujours appliquer le paillis sur un sol nivelé et exempt de mauvaises herbes.
Ne pas pailler au pied des plantes : laisser un petit espace autour des tiges ou du tronc afin d’éviter leur pourriture.
Pour les paillis végétaux, mieux vaut changer de type chaque année, pour ne pas déséquilibrer votre sol.

Avec quoi pailler ?
Copeaux, écorce décomposée, déchets de taille

Type de paillis : végétal
Ces paillages à base de bois, plus ou moins aérés, gratifient le jardin d’une note esthétique.
Les copeaux ou les écorces sont même disponibles en plusieurs coloris dans les jardineries. Outre cet avantage, ils restent bien en place et cela durant plusieurs années. Rien ne vous empêche de confectionner votre paillis : récupérez les déchets de taille, broyez-les et laissez-les se décomposer plusieurs mois. Le moment venu, vous les étalerez.

Les écorces de fèves de cacao s’achètent dans le commerce et s’épandent en couche de quatre à cinq centimètres d’épaisseur environ. Disposées sur le sol, elles vont servir de rempart aux intempéries comme la grêle, le vent ou même le gel. Les écorces de fèves de cacao conviennent tout particulièrement aux terrains pauvres en azote.

Tontes de gazon, terreau de feuilles
Voici des paillages qui, en plus d’être riches en azote, contribuent à maintenir l’humidité du sol. Si leur durée de vie est seulement de quelques mois, cela ne les empêche pas de convenir parfaitement aux plantes annuelles. N’omettez toutefois pas d’effectuer un geste utile pour éviter les moisissures : pensez à laisser sécher les tontes de gazon et le terreau de feuilles avant de les éparpiller dans votre jardin.

Paille, paillette et foin
La paille comme le foin peuvent libérer des quantités considérables de potassium au cours de la saison. Ce qui constitue un sérieux atout pour les sols et pour les plantes qui en manquent !

Le paillis de lin est quant à lui très fin. Il est apprécié pour son côté très décoratif. Pensez à l'arroser après sa mise en place sous peine de le voir s'envoler très facilement.

Choisir un paillis: paillis végétaux, paillis minéraux, ou encore film plastique.

Chacun a ses avantages et ses inconvénients.

Avantages du paillage

Les paillis végétaux sont biodégradables et présentent le gros avantage de nourrir le sol : en se décomposant, ils apportent de l'humus, riche en matière organique. Revers de la médaille : comme ils se dégradent, il faut les remplacer régulièrement.

Les écorces de pin broyées plus ou moins finement sont faciles à trouver en jardineries, et elles sont assez esthétiques. Elles résistent bien à la décomposition et peuvent tenir plusieurs années. En revanche, elles acidifient le sol (bruyères, fraisiers, rhododendron, azalée...) ou les sols calcaires.

Les coques de fèves de cacao sont un déchet de chocolaterie. Leur utilisation contribue ainsi à la valorisation des déchets, et leur jolie couleur brune met bien en valeur les plantations. En outre, elles sont très riches en substances nutritives pour le sol.

Cosses de sarrasin
Leur apport en matière organique n'est pas négligeable, et elles constituent une intéressante barrière contre les escargots et les limaces.

La paille de céréales (blé, etc.) est très accessible, tant du point de vue de son prix que de sa disponibilité (auprès des agriculteurs, bio de préférence, pour éviter de contaminer votre jardin avec des résidus de pesticides et d'engrais chimiques). Elle se dégrade très vite (quelques mois) et nécessite un remplacement fréquent. En revanche, elle tient bien sur les pentes.

Les paillettes de lin se présentent sous forme de brindilles, qui peuvent permettre de créer des contrastes grâce à leur couleur claire. Elles sont légères et aident à améliorer la structure des sols lourds après enfouissage. Inconvénients : elles se décomposent assez vite, et offrent une faible résistance au vent au moment de la mise en place.

Les paillettes de chanvre, de couleur claire elles aussi, sont réputées plus écologiques que le lin, car la culture du chanvre ne nécessite quasiment aucun pesticide ni engrais.

Paillis de récupération
Enfin, songez que vous pouvez tout à fait pailler à coût nul avec des matériaux végétaux de récupération. Rameaux et petites branches broyées et partiellement compostées, feuilles mortes (passées à la tondeuse pour les feuilles de grande taille) et tontes de gazon (séchées pour éviter la fermentation et le développement de moisissures, et sans graines !), et enfin, pour les petites surfaces ou les bacs, des coques de noix, des noyaux d'olives. Ces différents matériaux de récupération ont l'avantage d'être économiques, de permettre le recyclage des déchets végétaux, et d'être disponibles sur place !

Paillis minéraux : plus durables que les paillis végétaux, puisqu'ils ne se décomposent pas. Pour cette raison, ils s'avèrent généralement plus économiques que la plupart des paillis végétaux du commerce. En revanche, ils n'améliorent pas la fertilité du sol et retiennent moins l'humidité.

Ardoise qui réduite en petits morceaux constitue un élégant paillage et confère un style contemporain.

La "pierre de lave" qui est une roche poreuse et légère, composée de scories volcaniques.

Brique broyée, gravillons, galets, autant de matériaux minéraux qui peuvent également convenir pour le paillage. Ils permettent de jouer sur les couleurs : rouge, orange, noir, gris, rosé, blanc... Enfin, le verre broyé et poli, aussi appelé cassin, peut convenir pour de petites surfaces (patio, jardinière, bac...), qu'il mettra en valeur en réfléchissant légèrement la lumière du soleil.

Toiles, feutres et films de paillage Toile végétale tissée, feutre, film plastique peuvent également être envisagés. Ils permettent de couvrir de vastes surfaces, mais sont assez peu esthétiques.

Toile végétale tissée : coco, coton, lin, jute... Ces feutres en fibre végétale sont biodégradables (en quelques années) et naturels. Ils permettent une bonne infiltration l'eau mais sont assez coûteux.

Le film plastique est économique, durable, et il permet au sol de se réchauffer plus rapidement au printemps : voilà pour les atouts.

Papier journal, carton de recyclage Autre solution, très économique : le papier journal ou le carton, qui maintiennent une bonne humidité et sont très efficaces contre les mauvaises herbes. Il faut cependant les renouveler chaque année car ils se décomposent rapidement.

 

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