1. Rappel :
La plante contient 25% de matière (tige et feuilles) et 75% d’eau qui puise dans le sol les éléments nutritifs. Il est donc nécessaire de le nourrir,
car « la terre rend ce qu’elle a ».
2. Connaître et respecter quelques règles :
- 1ère règle : Respecter le pH ; trop acide, il est mal supporté par les plantes et peut même manger les engrais qu’on donne.
Idéalement, le pH doit être neutre et se trouver aux alentours de 6,5 – 7.
- 2ème règle : Faire analyser le pH du sol tous les 3-4 ans.
On reconnaît d’ailleurs un sol acide à quelques observations : le sol verdit quelques jours après le bêchage ; les renoncules, l’oseille sauvage apparaissent. En cas d’acidité, ne surtout pas donner de sulfate qui acidifierait davantage le sol
- 3ème règle : Rectifier le pH ; Au sol trop acide, appliquer de la chaux, à raison de 10 kg / are pendant 2 ans. Cet apport se fera en novembre pour ne pas nuire aux cultures. S’il fallait apporter de la chaux au printemps ou en été, utiliser la marne calcaire. Il convient de ne pas excéder la dose, car la chaux mange l’humus et appauvrit donc le sol.
Si le sol contient trop de calcaire, on lui donnera du soufre (on trouve la fleur de soufre en droguerie) à raison de 2,5kg / are. On peut augmenter le volume en y ajoutant du sable de Rhin sec. Le résultat ne se fera sentir qu’après 2 à 3 ans.
- 4ème règle : Connaître les besoins d’une plante :
Une plante a besoin d’abord des 4 éléments suivants :
- L’Azote ( N ) pour développer le feuillage ; il convient donc pour les foliacés, mais sans excès, car il nuirait alors à la fructification et à la conservation
- Le phosphate ( P ) qui influence la maturation ,la qualité et le coloris des fruits.
- La potasse (N ) est nécessaire pour toutes les plantes à bulbes , forme les graines ; elle est nécessaire aux légumineuses.
- La chaux joue sur le squelette, la qualité des tissus ; est bonne pour les fruits à noyaux.
Une plante a aussi besoin de 21 éléments mineurs, tels le fer, la magnésie, le chlore, le bore…, tous en très infime quantité. Ces éléments sont présents dans certains engrais spécifiques.
3. Avantages et inconvénients comparés des engrais chimiques et organiques
- Les engrais chimiques, solubles dans l’eau, présentent l’avantage d’être faciles à donner ; par contre, s’il pleut, la plante n’a pas le temps de s’en imprégner, car ces engrais passent rapidement dans le sol et le sous-sol et vont se répandre dans la nappe phréatique. Seul un bon humus (provenant par exemple de la décomposition du fumier) pourra retenir l’engrais dans ce cas.
- Les engrais organiques sont nettement supérieurs, car sont composés de nombreux éléments nécessaires ; de plus, ils restent dans le sol et ramènent de l’humus au cours des années ; cependant, il convient de les donner au bon moment et d’être patient ; en effet l’engrais doit se transformer dans le sol avant que la plante ne puisse l’utiliser (ainsi le sulfate doit se transformer en nitrate puis en nitrite)
4. Les engrais chimiques
- Engrais azotés ( N ) :
- le nitrate de soude ( 15,5% d’azote ) se donne par temps de pluie ou couvert pendant la végétation pour un coup de fouet , soit entre les plantes ( griffer alors le sol ) soit dilué à raison de 3gr / litre d’eau.
- le sulfate d’ammoniac (21% azote) , à action lente s’utilise 3 semaines avant la plantation).
- le nitrate de potasse qui contient de l’azote et de la potasse convient pour les plantes à bulbes ou qui ont besoin de réserves.
- le nitrate de chaux.
- le nitrate d’ammoniac.
Tous ces engrais sont maintenant conditionnés en sacs de 5 kg.
- Engrais phosphatés (P ) :
- le superphosphate (18% de P) se met 3 à 4 semaines avant semis et plantations, son action étant lente.
- les scories de déphosphoration (contiennent phosphate et chaux) sont à la fois anti-herbe et anti-mousse ; à utiliser au printemps à raison de 12kg / are.
- le fertiphos s’utilise 3 à 4 semaines avant semis et plantation.
- Engrais potassés :
- le sulfate de potasse contient de 48,5 à 50% de potasse ; utiliser 3 kg / are.
- le chlorure de potasse (chlorure et sel) s’utilise avant l’hiver de sorte que le sel ; descende durant l’hiver et qu’il ne reste que la potasse quand on plantera.
- le Kaïnit contient entre 18 et 20 % de potasse ;il joue le rôle de désherbant et de répulsif pour taupes et mulots.
- le patenkali (sulfate double de potasse et de magnésie) s’utilise avant l’hiver, à raison de 8 kg / are.
5. Les engrais organiques
Meilleurs à tous égards, comme dit précédemment, ces engrais doivent impérativement être utilisés 3 semaines au moins avant les semis ou les plantations ; le sol sera d’abord préparé et bêché, l’engrais y sera alors enfoui à une dizaine de cm avec une griffe fourchue.
Le dosage idéal et passe-partout est de N 6 ; P 7 ; K 8.
Engrais organiques à base de végétaux : Les engrais verts comme le colza, la phacélie, la vesse, enfouis dans le sol, apportent de l’humus après décomposition, le compost est riche en tous éléments et le terreau de feuilles.
Engrais organiques à base d’animaux : Le fumier de bovins, plus froid, laisse plus d’humus dans le sol.
Le fumier de cheval laisse moins d’humus, mais additionné de sable, allège les terres lourdes. On allège
aussi la terre grâce au fumier de champignons.
Les fumiers de lapins, de moutons.
Les fientes de poules ou pigeons sont très azotées et brûlent le sol ; aussi faut-il les puriner, délayées (1kg / 40 litres d’eau)
Les purins des fosses d’aisance sont très azotés et conviennent pour les foliacés ; les utiliser par temps de pluie ou couverts.
Il existe d’autres purins comme celui d’ortie, de consoude ; ils jouent un rôle d’insecticide et de fongicide et renforcent la plante.
L’eau qui s’écoule d’un fumier peut être réutilisée comme purin
N.B.
- -On vend maintenant du fumier séché, plus facile d’utilisation ;sachons cependant que le procédé de séchage lui a fait perdre toute vie microbienne et bactérienne; elle a parfois été réintroduite dans certains fumiers, mais le prix s’en ressent nettement.
- Le rosier nécessite fer et magnésie et aime une terre lourde et argileuse.
- Les pulvérisations sont parfois un mal nécessaire pour lutter contre les ravageurs. Il existe des produits bio, moins néfastes, mais –hélas! -plus chers.
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