Essai de définition.

On considère comme mauvaises herbes les plantes qui poussent là où on ne le désire pas, qui sont peu esthétiques et ont un fort degré de résistance.

Les raisons pour lesquelles elles sont considérées comme indésirables.

Leur arrivée est spontanée, elles sont perçues comme concurrentes en pompant la nourriture des plantes cultivées, elles servent de refuges aux bêtes indésirables, elles s’étendent très fort grâce à leurs différentes stratégies.

En effet, elles poussent vite, s’adaptent facilement à la nature du sol, sont résistantes à la maladie, s’épaulent mutuellement et sont conquérantes.

Biologiquement, elles sont programmées pour survivre, que ce soit grâce à leur cycle végétatif- annuel, à végétation unique ou multiple, bisannuel ou vivace- grâce à leur reproduction générative :

• leurs graines sont résistantes, peu sujettes aux maladies et très nombreuses ; grâce aussi à leur façon de s’unir aux éléments pour faciliter leur dissémination : certaines sont transportées par le vent, d’autres flottent grâce à la pluie ;les unes explosent en projetant leurs graines et d’autres s’accrochent ;on en voit même se faire avaler ou se faire transporter .
• Parmi les autres stratégies, on voit encore des graines se passer de pollinisation ou s’autoféconder ; certaines vont « dormir » pendant des années : ainsi la camomille peut dormir 10 ans et le coquelicot…100ans !
• Leur mode de reproduction est varié : marcottage, stolons, rhizomes ; leurs techniques de survie sont aussi remarquables : ainsi certaines plantes qu’on piétine ne se portent que mieux ; les pâquerettes poussent au ras du sol pour échapper aux lames de tondeuse ; les chardons développent leurs piquants et d’autres sont vénéneuses.

Considérons les mauvaises herbes comme des amies grâce aux différents rôles qu’elles peuvent jouer.

Les mauvaises herbes peuvent rééquilibrer le sol et restituer les matières nutritives si on les composte ; par exemple, la camomille compostée apportera fer, sodium et phosphore ; la consoude :de l’azote et de la potasse ;l’ortie : du fer et de l’azote .

Elles travaillent le sol ; elles jouent un rôle de mulching ; elles sont aussi de bonnes indicatrices de la nature du sol : la fougère et la petite oseille poussent sur un sol acide ; la moutarde des champs sur un sol calcaire ; la prêle et la renoncule sur un sol marécageux ; elles sont riches en nutriments, comme le mouron blanc riche en azote ; elles luttent contre les parasites et attirent leurs prédateurs.

Comment concilier cultures et mauvaises herbes

Avoir un sol parfaitement et toujours propre est illusoire ; si les mauvaises herbes ne font pas concurrence et si elles n’ont pas de graines, laissons-les et contrôlons-les ; pour cela et sans recourir à des procédés chimiques, pensons à différentes techniques telles que les faux semis, le paillage, l’arrachage manuel, le sarclage, la rotation des cultures, le pyrodésherbage ou la mise en place d’un couvre-sol.

Liste de mauvaises herbes, de leur aspect comestible et de leur rôle positif.

Conclusion

Ne parlons plus de mauvaises herbes, mais d’indésirables, de plantes adventices ou de végétation spontanée.

Le philosophe ,essayiste et poète américain Ralph Waldo Emerson disait d’elles :
« Ce sont des plantes dont on n’a pas (re)découvert les vertus . »

Un peu de tout: Potage aux orties

• Ingrédients :
  •  quatre ou cinq bonnes poignées d'orties
  •  huile
  • un gros oignon
  • 4 ou 5 pommes de terre
  • une bonne louche de crème fraîche
• Préparation :
  Cueillez sans vous piquer, pour cela utilisez des gants, quatre ou cinq bonnes poignée d'orties.
  Lavez-les soigneusement afin d'en retirer le pouvoir urticant.
  
  Dans une cocotte, versez 3 cuillères d'une bonne huile et faites revenir l'oignon émincé,
  ajoutez les pommes de terre taillées en petits cubes, puis les feuilles d'orties sans les tiges.
  
  Couvrez d'eau salez, poivrez à votre goût portez à ébullition puis laissez cuire le temps qu'il faut.
  Mixez, réchauffez en ajoutant la crème fraîche. Servez sans attendre.