Là où l’homme n’intervient pas, le système cultural est en déséquilibre. Le verger de l’amateur, plus petit, plus diversifié, offre une situation plus favorable que le verger professionnel, plus grand où il y a aussi des interventions plus chimiques, plus énergiques.
Les RAISONS de ces DESEQUILIBRES.
- Une seule espèce cultivée (monoculture).
- Pas ou peu de flore adventive qui nourrit les insectes utiles.
- La fumure, l’irrigation.
- Le prélèvement et l’exportation de la production.
- Travail mécanique du sol et sol nu une partie de l’année.
- Nouveau verger en plantation
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Les ACTIONS pour FAVORISER un BEL EQUILIBRE dans le VERGER.
1. CREER un MICROCLIMAT.
Le microclimat influence fortement le comportement des arbres fruitiers.
- La LUMIERE Principal facteur d’énergie pour une bonne végétation des arbres. Il faut respecter des distances de plantation. Veiller à une bonne orientation N-S. Eviter les zones importantes des ombres portées (constructions ou grands arbres, …).
- La VENTILATION L’air qui circule dans la parcelle a un rôle important : rosée, séchage plus ou moins rapide des feuilles. Les maladies sont favorisées par une forte hygrométrie de l’air. Faire des trouées dans les haies qui bordent la parcelle. La TAILLE bien faite favorise aussi la bonne circulation de l’air.
- L’EVAPORATION et la TRANSPIRATION.
Cela dépend de la T° et de l’humidité de l’air. Dans une
parcelle confinée, les plantes auront une activité
quotidienne plus longue.
2. REDUIRE LA PRESSION des MALADIES.
La lutte contre les maladies est un souci permanent. La prévention est de plus en plus à l’ordre du jour. On choisira aussi des cultivars fruitiers plus résistants.
Il y a aussi des mesures qui permettent de diminuer le nombre de traitements contre certains champignons.
- La MONILIOSE des fruits. C’est la pourriture des fruits chez toutes les espèces. Il est présent partout. Bien nettoyer et éliminer les fruits momifiés avant un traitement fongicide.
- La TAVELURE du pommier. Elle hiverne dans les feuilles mortes de l’année précédente. Les spores sont transportées par le vent. Elles se déposent sur les organes verts (feuilles, fleurs, fruits). Il faut DETRUIRE ces feuilles mortes et chez le poirier, on procédera à un traitement au cuivre de l’arbre.
- L’OIDIUM et le CHANCRE commun du pommier. Les branches infectées se reconnaissent à leur écorce blanchâtre et à leurs bourgeons entrouverts. Lors de la taille d’hiver, il faut éliminer les rameaux atteints et bien observer les bourgeons terminaux.
Les chancres sur les rameaux sont porteurs du champignon qui vit entre la lésion et le bois sain. Les spores sont émises par temps doux et humide. Les infections se font vie dans les blessures (cicatrices foliaires, plaies de taille, lésions dues à la grêle, … Il faut appliquer préventivement un fongicide (cuivre ou autre).
- La ROUILLE GRILLAGEE ou « PLOMB ». (espèces à noyau). Champignon qui provoque la mort progressive, branche par branche. Détruire les rameaux infectés et traiter avec un fongicide. Il faut nettoyer les peupleraies voisines.
Puceron vert |
Rouille |
Tavelure |
3. METTRE les ARBRES en CONDITION OPTIMALE.
Il faut veiller à plusieurs facteurs qui vont avoir un effet sur le comportement des arbres fruitiers.
- Une bonne alimentation en eau.
- Une nutrition minérale équilibrée.
- Un bon état sanitaire de l’arbre (feuillage, racines, …).
- Un bon contrôle de la croissance. BIEN TAILLER et bien ECLAIRCIR le feuillage.
4. LIMITER les INTERVENTIONS de produits chimiques, pharmaceutiques, …
En intervenant de cette manière, on va modifier l’équilibre existant entre le ravageur et ses ennemis et on risque de nuire. Avant d’intervenir, il faut évaluer. Bien observer. Si on doit agir, le faire le matin ou tard le soir. Réduire aussi les produits et employer de nouvelles stratégies (pièges, traitements barrages, …). Il faut aussi bien choisir les VARIETES RESISTANTES.
5. FAVORISER une FAUNE et une FLORE DIVERSIFIEES.
Il faut rechercher une biodiversité aussi grande que possible. Cela dépendra du site, du voisinage, des aménagements, … Si le milieu est diversifié, la faune sera plus riche. De nombreux AUXILIAIRES se développeront et resteront. Il faut favoriser Les INSECTES POLLINISATEURS.
Voici quelques relations ravageurs/auxiliaires.
- ACARIENS. Ils s’attaquent aux ravageurs.
- Les PUCERONS. C’est le cauchemar du jardinier. La coccinelle est le prédateur le plus connu. Il y a aussi le perce-oreille (temps froid et début de saison)
- Les PSYLLES. Rares dans les vergers amateurs.
- La CHENILLE TORDEUSE. Elle ronge l’épiderme des fruits.
AUTRES AUXILIAIRES :
- LES OISEAUX, LES REPTILES, LES BATRACIENS, certains petits RONGEURS, la CHAUVE-SOURIS, … Ils mangent larves, œufs, …
Mais pour cela, il faut veiller à offrir le gîte et le couvert à tous ces auxiliaires : haies vertes, arbustes, lierre, NICHOIRS ADAPTE, bandes fleuries, PIECE d’EAU, BOIS MORT, …
CONCLUSION :
Recourir à des PRATIQUES SIMPLES et EVITONS les interventions perturbantes et inappropriées. L’ENVIRONNEMENT immédiat est très important.
VOCABULAIRE :
Monoculture |
exploitation du sol spécialisé dans
un seul fruit. |
Microclimat |
Conditions de T°, humidité, vent
particulières à un espace de faible
étendue. |
Moniliose |
Champignon sur les poires, pommes,
… Se développe en automne. |
Tavelure |
Peau des fruits mouchetée, tachée,
gâtée par place. |
Oïdium |
Champignon très petit couvrant
feuilles et fruits d’un feutrage
blanchâtre. |
Chancre |
Ulcération de l’écorce ayant
tendance à s’étendre et ronger les
paries voisines. |
Rouille grillagée |
maladie avec taches brunes et
jaunes sur les tiges et les feuilles. Ce
sont des champignons. |
Acariens |
Petits animaux parasites. Peuvent
transmettre des maladies. |
Puceron |
Petit insecte suçant la sève et
causant de graves dégâts. |
Chenille tordeuse |
Larve de papillon se nourrissant de
végétaux et très nuisible |
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