Du grec « hydro » (eau) et « angon » (vase), l’hydrangea tire son nom de ses capsules de graines en forme de coupe. D’origine exotique, il fut introduit en Europe en1780 par Philibert Commerson et prit son nom d’hortensia en hommage à une mystérieuse Hortense. On en connaît plus de 70 espèces différentes et 7 d’entre elles vont vous être particulièrement présentées. C’est essentiellement par l’examen des feuilles que se reconnaissent les variétés d’hortensia.
Les principales variétés :
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Hydrangea macrophylla (à grandes feuilles) fleurit de juillet jusqu’aux gelées ; sa floraison abondante offre une gamme très étendue de couleurs. Il se plante à la mi- ombre, contre un mur ou une haie au nord ou à l’ouest et la plante ne supporte pas le soleil le matin. On se contentera de couper les fleurs fanées au début mai, sans tailler, car la plante fleurit sur le bois de l’année précédente.
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Hydrangea serrata(denté en forme de scie)pousse bien dans les sous-bois humides .Il supporte la mi- ombre ou le soleil et ne se taille pas.
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Hydrangea paniculata présente des fleurs en forme de panicules qui deviennent roses, lie de vin ou vertes. La floraison s’étend d’août aux gelées. La variété résiste bien à la sécheresse et préfère une exposition au soleil. Vers le 15 mars, on taille assez court, mais l’hydrangea ne fera pas de rejets sur des bois de plus de 5 ans.
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Hydrangea quercifolia présente des feuilles qui font penser à celles du chêne ; en automne, elles deviennent rouges. Il ne faut pas tailler, mais éliminer les fleurs fanées et les branches mortes. On peut aider l’arbuste à se ramifier au début. Après 4 à 5 ans, on taillera l’une ou l’autre branche maîtresse afin de favoriser le repercement.
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Hydrandea arborescens est le plus facile. Il demande le soleil ou la mi-ombre et fleurit toujours blanc ; il doit être tuteuré.
Plus la taille est courte (30 cm), plus grosses et moins nombreuses seront les fleurs.. Au contraire, si on taille peu, les fleurs seront abondantes, mais moins grosses.
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Hydrangea aspera (c.à.d. rugueuse) se place idéalement à l’ombre ou à mi- ombre et peut atteindre 3 m. de développement; le feuillage garni de poils est velouté ; les fleurs apparaissent fin juillet, sont plates et mauves très souvent. On se contente de couper les fleurs fanées sans tailler. Si on veut plus de branches, on sacrifie la floraison et taille les branches de moitié.
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Hydrangea petiolaris est une plante grimpante à fleurs plates ; elle ne se taille pas et doit être exposée au nord ou à l’est, jamais au sud.
La culture
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La terre idéale doit être lourde, c.à.d . légèrement argileuse pour retenir l’eau en été ;drainante, car l’eau ne doit pas stagner ; riche, c.à.d .contenant l’ensemble des éléments nutritifs nécessaires au développement parfait de la plante ;acide avec un PH inférieur à 7.
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La composition idéale de la terre se présente comme suit : 30% de terre franche, 30% de terreau de feuilles, 30%de terre de bruyère ; une fois le sol amendé, le PH doit être compris entre 4,5 et 6,5.
L’arrosage
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Il se pratiquera au goulot et au pied, en évitant d’arroser le feuillage, de préférence en utilisant un système goutte à goutte .L’eau ne doit pas être calcaire.
Au bout de 2 à 3 ans, la plante sera autonome et n’aura plus besoin d’arrosage si ce n’est ’en cas de sécheresse exceptionnelle ou prolongée.
Le paillage
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Un lit d’écorces, en limitant les pertes d’eau par évaporation, garde la fraîcheur au pied de la plante, acidifie le sol et empêche les mauvaises herbes de s’installer. Le meilleur paillage est composé d’aiguilles de pin. Les déchets de tonte peuvent aussi être utilisés ; en se décomposant, ils enrichiront et acidifieront le sol.
Le potentiel hydrogène ou PH
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Le PH représente le taux d’acidité ou d’alcalinité d’un milieu déterminé et est caractérisé par une échelle de valeurs allant de 0 à 14. Inférieur à 7, il indique un milieu acide ; supérieur à 7, un milieu alcalin ; égal à 7, un milieu neutre. Le PH recommandé pour les hortensias va de 4,5 (fleurs bleues) à 6,5(fleurs roses).
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Pour obtenir des fleurs roses dans un
sol acide, il faut incorporer du calcaire sous forme de
craie en poudre (dite blanc de Meudon) sans dépasser le
PH de 6,5 ; pour obtenir des fleurs bleues, il faut bien
sûr une terre acide et riche en aluminium assimilable.
(C’est l’acidité du sol qui permet l’assimilation de
l’aluminium). On appliquera dès lors du sulfate
d’alumine 1 fois par semaine, du printemps à la fin de
l’été selon les proportions suivantes : 4 c. à soupe
pour une plante de 30 à 50 cm ; 8 c. à soupe ou 50 gr
par arrosoir de 10 l pour une plante adulte. On peut
aussi casser des ardoises en menus morceaux et les
étaler au pied de la plante ou ajouter à la terre de la
tourbe acide.
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N.B. Le jaunissement des feuilles est dû à un manque de chlorophylle, résultant lui-même d’un manque de fer.
La plantation
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Il faut d’abord regarder les racines :les plantes élevées en pot ont souvent des racines entremêlées formant un chignon ; il faut donc d’abord défaire cet amas sans craindre d’abîmer la plante et griffer les racines ; il faut ensuite tremper la motte, creuser le trou de plantation, y ajouter 1 ou 2 poignées d’engrais sec recouvert d’une couche de terre, placer la motte sans trop l’enfoncer, reboucher le trou et arroser.
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La plantation s’opère de l’automne jusqu’au début du printemps pour les plantes non forcées, achetées en pépinière ; les plantes forcées qui fleurissent en juillet ne seront plantées qu’après les saints de glace, vers le 15 mai.
La culture en pot
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On utilisera une bonne quantité de terre riche en humus et en engrais présentés en granulés à dissolution lente ; l’arrosage se fait 2 fois par semaine au minimum et tous les jours en cas de sécheresse. A l’approche de l’hiver, les pots seront rangés contre un mur, à l’abri des vents froids, et entourés d’un d’isolant. Les plantes seront ensuite sorties des pots et plantées dans un endroit abrité du jardin avec une couverture de feuilles mortes et de paille. Tous les 4 à 5 ans, il convient de les remettre en terre pour qu’elles se reconstituent.
Les accidents de culture
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La chlorose qui se caractérise par un jaunissement des feuilles est due à un sol trop calcaire ; Il faut donc renforcer son acidité par un apport de fer et un engrais pour plantes de terre de bruyère.
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Une floraison déficiente, voire inexistante alors que la plante est en bonne santé et offre un feuillage vert foncé peut être due à diverses raisons : soit à une taille maladroite qui aurait ôté les rameaux à fleurs, soit à des gelées tardives qui auraient détruit les bourgeons à fleur, soit à un apport excessif d’engrais azotés, soit encore à l’inadéquation de l’endroit de plantation (par exemple un endroit ombragé pour une plante qui requiert du soleil).
Les parasites
Les maladies
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L’oïdium qui couvre feuilles et tiges d’un feutrage blanc se traite par un fongicide à base de soufre.
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Le botrytis ou pourriture grise couvre les boutons d’une poudre d’un gris-verdâtre semblable à de la moisissure et est dû à un temps doux et humide à la fin de l’hiver ou au début du printemps. Le problème peut se résoudre sans traitement chimique, mais il faut impérativement enlever et brûler les parties atteintes.
La reproduction par bouturage ou marcottage
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Le bouturage se pratique de juillet à septembre de la façon suivante : on prélève des boutures en coupant l’extrémité des tiges non fleuries portant 3 paires de feuilles ,on élimine les feuilles du bas et on coupe les autres de moitié; on trempe alors la base des boutures dans une poudre d’hormones de bouturage afin de favoriser la reprise des racines ;les pots étant remplis de terreau spécial pour jardinage, on y pique les boutures jusqu’au premières feuilles ; on termine par un bon arrosage du terreau. L’idéal est de placer les boutures sous un film plastique. Il rendra l’arrosage inutile durant les 2 à 3 semaines nécessaires à la formation des racines. Les boutures resteront en pots durant le premier hiver.
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Le marcottage se fait à partir d’un rameau horizontal qu’on incise sur sa partie inférieure afin de favoriser l’enracinement et qu’on recouvre de terre après l’avoir fixé au sol. Quand les rameaux ont produit de nouvelles racines et qu’une partie aérienne s’est développée, on sépare les nouvelles plantes de la plante-mère.
Après l’exposé d’Anne, limpide, convaincant et passionnant, nous voilà amenés à bouturer, marcotter, chouchouter nos hydrangéas. Bravo, Anne !
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