Cette plante vivace de la famille des liliacées ou des asparagacées combine
tous les atouts:
- Longévité: elle vit plus de 80 ans.
- Variété des feuilles: de petites, moyennes ou grandes dimensions ; de couleurs variées (panachées de blanc, de jaune) pour ombre ou lumière.
- Facilité d’adaptation: pour culture en pots ou de pleine terre.
- Fiabilité puisque la plante embellit au cours des années.
- Modicité des prix.
L’ hosta est-il une plante d’ombre ?
La plante a besoin de lumière, mais pas du plein soleil qui pourrait brûler les feuilles. L’emplacement dépendra de la variété et du lieu géographique: l’ hosta bleu sera planté dans un endroit frais puisque la couche cireuse qui lui donne sa couleur disparaît à une température élevée. L’ hosta jaune verdira à l’ombre ; on veillera donc à ce qu’il reçoive beaucoup de lumière ; dans le nord, il pourra même être au soleil. L’hosta avec du blanc brûle au soleil, mais a besoin de lumière. L’hosta vert est le plus facile parce qu’il va n’importe où : placé à l’ombre, ses feuilles seront d’un vert plus foncé ; la même variété placée au soleil aura des feuilles plus claires et plus petites.
Historique.
L’hosta est originaire du Japon, de Chine et de Corée (2 variétés)
- 1784 : le 1er hosta introduit en Europe porte le nom d’ hemorécallis plantaginea ;
Le 2ème hosta introduit est l’hosta ventricosa ;
- 1829 :Philipp Von Siebold, chirurgien, professeur de médecine, revient en Hollande avec tous les hostas qu’il a collectionnés au Japon ;
- Entre 1860 et 1870, les collections progressent grâce à Robert Fortune et Thomas Hogg ;
- Fin du 19ème siècle : les hostas sont bien établis en Europe et en Amérique du Nord, comme plantes de parcs et de cimetières.
- L’après-guerre voit le déclin de l’hosta ;
- 1930 voit un retour de l’hosta grâce à Fr. Williams ;
- Entre 1960-1970 : la découverte de nouvelles variétés donne un coup de fouet à la passion des hostas.
- L’« American Hostas Society », créée il y a quelque 30 ans, va s’atteler à répertorier toutes les variétés, obtentions, cultivars d’ hostas :
- 43 espèces viennent de la nature et y vivent ; 7400 cultivars proviennent de la culture, ne survivent pas en pleine nature et vivent dans les jardins.
- En ce qui concerne le nom, il change plusieurs fois : Hémérocalle en 1784, il devient Hosta en 1812 (du nom de Nicholas Host), prend le nom de Funkia (de Heinrich Funk) en 1817 et depuis 1905 s’appelle à nouveau Hosta.
La culture
- La terre : le sable qu’adore l’hosta est trop pauvre ; l’argile qui retient l’eau risque d’entraîner la pourriture ; il faut choisir une terre légère et friable, riche en humus, qui permet le développement des racines, est fraîche l’été et pas trop humide l’hiver.
- L’acidité : entre 5,5 et 7,5.
- L’époque de plantation : s’il est possible de les planter en tout temps, la saison idéale est le printemps, vers mars-avril quand les pousses qui ont percé se pointent sous forme de petits triangles. Si on plante en été et que la plante a des racines nues, on coupera tout le feuillage qui sera vite remplacé.
- Le cycle : après les 2 étapes décrites ci-dessus, la pousse s’allonge, puis les feuilles se déroulent ; suit enfin une poussée générale (parfois 2 selon les espèces).
La floraison s’étale de juillet à août, va du blanc au pourpre foncé, peut parfois être parfumée. On coupera la fleur fanée, sauf si on veut les graines.
Vers septembre –octobre, l’ hosta jaunit ou brunit et entre en repos ; de novembre à mars, la plante est en dormance ; on enlève alors les feuilles qui se détachent toutes seules.
- La taille du trou :
- pour un grand hosta : diamètre de 75 à 100 cm et profondeur de 40 cm
- pour un hosta moyen : diamètre de 50 cm et profondeur de 25 cm
- pour un petit, il est préférable de le placer en pot.
- La plantation :il faut d’abord travailler la terre au fond du trou, y placer une couche de compost, puis une couche de terre, y planter l’hosta en positionnant le collet juste sous la surface du sol afin de ménager une cuvette pour amener l’eau, puis remplir d’1 mélange composé d’1/3 de terreau,d’1/3 de sable et d’1/3 de compost auquel on peut ajouter un engrais équilibré(20/20/20)à décomposition lente ou de l’os broyé, du sang séché…
Avant de planter l’hosta, on aura bien sûr veillé à tremper la plante durant 1 à 2 heures dans de l’eau, additionnée éventuellement d’eau de javel (5 à 10 % mxm), à démêler les racines trop compactes et à éliminer les racines malades ou blessées(les racines sont normalement blanches).
- L’arrosage : se fait délicatement, au pied, jamais sur le feuillage et idéalement au matin (moins de limaces);l’hosta doit rester humide, mais pas trempé et peut éventuellement être paillé.
- La nourriture : assez gourmand, l’hosta demande un engrais équilibré (N :20/P :20/K :20) au démarrage jusqu’en juillet maximum, sinon il n’offrira que des pousses faibles et fragiles.
- Place des hostas : les hostas doivent être placés à l’abri du vent ; l’emplacement sous les arbres, à l’ombre, semble idéal à première vue, mais les racines de l’arbre font concurrence et pompent l’eau ; il faudra donc réduire un peu les racines et arroser régulièrement.
Le mieux est de cultiver les hostas en pots-ce qui circonscrit le problème des limaces- avec le mélange suivant : ½ de terreau,1/4 de terre noire,1/4 de compost et un peu de sable ;l’arrosage aura lieu tous les 2 à 3 jours selon la température et tous les jours s’il fait très chaud, en prenant soin de ne pas arroser le feuillage ;on repique quand le feuillage atteint les bords du pot, en vérifiant l’état des racines et en ajoutant un engrais à décomposition lente.
- La multiplication se pratique
par division, idéalement au printemps quand sortent les pousses ou en été après la floraison : on déterre l’hosta, en nettoie les racines au tuyau et on le divise soit avec les doigts, soit avec 2 fourches adossées, soit avec 1 bêche ou un couteau ;chaque bourgeon doit avoir des racines ;on replante directement au jardin ou en pot pendant quelques mois ; en été, couper les feuilles favorisera la reprise
Les professionnels pratiquent le clonage en laboratoire et produisent ainsi des milliers de plantes à prix raisonnable ,mais qui n’ont jamais été testées dans les jardins.
- La multiplication peut aussi s’opérer
par semis : dans ce cas, on laisse les gousses formées après la floraison ; lorsqu’elles s’ouvrent en octobre, on récolte les graines noires qu’on garde au sec ; on sème vers mars après avoir eu soin de placer les graines au congélateur(-18°) durant 1 mois. Les semis pratiqués par les amateurs donneront des hostas qui reviennent au vert originel.
Si on préfère acheter un hosta, on veillera à ce qu’il soit fort et présente plusieurs tiges.
- Les ennemis.
Pour contrer les limaces et les escargots, il existe maintenant
des variétés résistantes, aux feuilles épaisses et même gaufrées .
Comme traitements, les granulés bleus traditionnels sont efficaces, mais dangereux pour la faune ; on leur préférera les granulés bleus de type nouveau, à base de phosphate de fer, efficaces et sans danger.
On peut aussi collecter les nuisibles le soir après le coucher du soleil, dans un pot retourné ou une ½ orange vidée et retournée, mais qu’en faire ? la bière est d’une efficacité douteuse.
Pour les éloigner, on recourt à de nombreux moyens plus ou moins efficaces :on peut répandre du marc de café qui attaque le système nerveux, de la sciure très fine qui les empêche d’avancer, des cendres de bois dont l’acidité éloigne les limaces, des écorces de pin grossières ou du gravier grossier qui les décourage, des coquilles d’œufs séchées et broyées, des aiguilles de pin, des coupes de cheveux qui irritent les limaces, provoquent leurs sécrétions et par là leur déshydratation, des paillages de paillettes de lin.
- Les maladies sont rares : pourriture du collet due à un excès d’eau ou champignons ;dans ce cas, le mieux est de supprimer la plante pour éviter la propagation.
- N.B. Les hostas tétraploïdes proviennent d’ une mutation des chromosomes et ont des couleurs plus intenses et des feuilles plus épaisses, donc plus résistantes aux limaces. Notons cependant que les effets de ces mutations ne sont pas encore tous connus.
Merci encore à Monsieur Husques d’ avoir tenu son public en haleine durant tout l’exposé et de lui avoir transmis sa passion des hostas.
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