Leurs atouts

Les légumes vivaces, qu’on appellent aussi «perpétuels» sont très intéressants puisqu’ils restent en place et sont rustiques : une fois plantés, on ne s’occupent pratiquement plus d’eux et ils reviennent chaque printemps.

L’emplacement:

Tout bon jardinier pratique la rotation des cultures, répartissant les foliacés dans un premier carré, les bulbeux dans un second et les racines dans le 3ème ; la place réservée aux légumes vivaces est dans le 4ème où ils resteront plusieurs années tandis que les cultures de la parcelle 1 passeront en n° 2 et ainsi de suite.

Les différents légumes vivaces:

• La bette ou poirée: est une bisannuelle, cultivée surtout pour ses cardes. Les 2 variétés les plus cultivées sont la Blonde à carde blanche et la Verte à carde blanche. La bette se sème en place en mai- juin ; la récolte débute vers mi-juillet et s’échelonne jusqu’aux premières gelées ; la végétation redémarre au printemps et on peut bénéficier de nouvelles récoltes avant la montée en graines. On peut aussi arracher des plantes avec leur motte en liant la partie aérienne, pour les jauger en cave et les conserver quelques semaines.
   
• Le fraisier: il faut enlever les stolons avant l’hiver et les feuilles brunies qui peuvent receler des insectes néfastes pour l’œil du fraisier. ; il faut entretenir la terre entre les fraisiers en remuant à la fourche-bêche et lui ajouter de l’engrais fraisier.
  
• Les asperges: on peut semer en mars-avril les graines récoltées en septembre, transplanter en février-mars des griffes d’ un an (les meilleures), de 2 ans ou de 3 ans ; la récolte a lieu 3 ans après.
  
• Les condimentaires: toutes les plantes sont vivaces, excepté le basilic. On les place en bordure du potager, car leur forte odeur éloigne les insectes des légumes. Au printemps, avant le départ de la végétation, il faut couper sévèrement les extrémités des plantes condimentaires afin d’en permettre la ramification. Le basilic peut se replanter en pleine terre en été, mais Il ne faut jamais le laisser fleurir ; au contraire, on le recoupera pour favoriser le repercement .
  
• Le cardon: ce légume au grand développement (1m) a un feuillage décoratif et est cultivé pour ses cardes. Il exige terre fraîche et azote. Le semis peut se faire en pleine terre en mars-avril, par poquet (Faire un trou, y insérer le terreau et placer ensuite la graine.) ; la plante démarre alors en juillet. On peut préférer semer en godet en serre froide et replanter le 15 mai en gardant en tous sens une distance d’un m. Le sol doit être frais, bêché profondément, arrosé, enrichi de compost et de fumier décomposé. En septembre, après suppression des feuilles abîmées, on ligature quelques plantes, on les butte sans noyer l’œil et on les recouvre de papier gris (ou de petits paillassons, de nattes) afin de faire blanchir la base des côtes .On effectue cette opération en fonction des besoins, sachant qu’il faut 3 à 4 semaines pour obtenir le blanchiment. Pour garder des plantes fraîches, on en arrache quelques-unes avant les gelées, avec une petite motte de terre et on les jauge en cave où elles se conservent jusqu’en décembre.
  
• L’artichaut: plante méditerranéenne au grand développement, l’artichaut réclame une situation ensoleillée, un terrain bien drainé qui laisse passer l’eau, un apport de fumier- bovin de préférence- et du compost dans les intervalles. Il se multiple par semis en février en serre froide, en godet, protégé par du journal. La multiplication s’opère aussi en prélevant, en avril-mai, au pied de la plante un œilleton muni de racines dont on coupe une partie des feuilles; on place l’œilleton dehors dans un godet de 7 à 8 cm ; abrité durant l’hiver, il sera replanté en mars-avril. En automne, après avoir nettoyé les plantes et coupé les tiges qui ont produit les artichauts, on butte les touffes liées jusqu’à 20 cm du sol et on paille (paille, feuilles mortes…). Parmi les ennemis des artichauts et des cardons, on compte les limaces et les pucerons verts, jaunes, noirs qu’on contrera par un insecticide bio.
  
• L’oseille se place à proximité de la rhubarbe et se multiplie par semis en pleine terre en mars-avril; elle peut aussi être divisée au réveil de la végétation ; dans ce cas, on ne prend que les morceaux extérieurs, plus jeunes, qu’on place d’abord en pot avec du compost, puis en place, dans tout terrain excepté calcaire.
  
• Le pissenlit se sème très clair, de mars à avril ; il faut éclaircir après la germination et maintenir la terre fraîche, la biner, lui donner de l’engrais et arroser s’il ne pleut pas ; en automne, on coupe les feuilles à environ 2 cm du collet et on butte à 20 cm du sol .Pour atténuer l’amertume, le blanchiment est nécessaire ;pour cela ,quelques jours avant la récolte, on chapeaute les pieds de pots renversés qu’on déplace selon les besoins; le blanchiment peut aussi s’effectuer en cave: après avoir trié les racines et coupé les feuilles à 3 cm du collet ,les placer verticalement dans une caisse en les serrant et en glissant du sable entre elles ;l’arrosage n’est pas indiqué.
  
• Le fenouil de Florence est une ombellifère dont les graines sont valables 4 ans ; on les sème en mars sous châssis froid et on les plante en mai en pleine terre tous les 25 cm ; on bine et on récolte en septembre. Pour obtenir une succession, on procède à des semis en juillet-août et on butte s’il fait trop froid.
  
• La rhubarbe aime le soleil, un terrain frais, riche, fertile ; une fumure organique d’entretien lui sera bénéfique. Après 5 à 6 ans, il est bon de renouveler les plants en procédant par division ; on ne prélève que 5 ou 6 éclats extérieurs qu’on transplante en avril à 1 m. de distance. Tous les ans on supprime la hampe florale qui épuiserait le plant. La récolte commence en mai et se poursuit en juin.
  
• Le chou marin: à l’état sauvage il pousse dans les terres sablonneuses ; on veillera donc à le cultiver dans une terre sablonneuse et à ajouter du sable du Rhin, à fortiori si la terre est argileuse .La 2ème année, il faut bêcher entre les choux avec une fourche crochue et ajouter du fumier décomposé ; on agira de même la troisième année. La première récolte se fait attendre 3 ans .Pour obtenir le blanchiment des feuilles, au printemps, un mois avant la récolte, on butte ou on met une cloche sur la plante.
  
• Le céleri vivace ou livèche se divise au printemps ; son goût est particulièrement prononcé. Les jeunes tiges parfument soupes, plats de viande ou salades.

Il ne reste plus qu’à vous souhaiter bonne culture et bon appétit.

Le jardin est une source intarissable de surprises et d'étonnement

Dicton: "Il n’est si gentil mois d’avril qui n’ait son chapeau de grésil."