Club de jardinage d'Ans - Résumé des conférences

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Protéger et favoriser la faune sauvage au jardin

Résumé de la conférence de Ph. Gason

Pourquoi protéger la faune sauvage ?

La plupart des espèces sauvages sont menacées ou se raréfient : papillons, abeilles, insectes de façon générale (les coccinelles indigènes ont quasiment disparu au profit des asiatiques plus voraces), batraciens, mammifères(le hérisson a vu sa population diminuée de 80% en quelque 20 ans ); 19 espèces de chauves-souris ont disparu…

Or beaucoup de ces animaux sont utiles au jardinier : hérisson destructeur de limaces, oiseaux insectivores, insectes pollinisateurs, insectes prédateurs d’insectes ravageurs comme la coccinelle mangeuse de pucerons, chauves-souris insectivores de doryphores…

Causes du problème.

Citons notamment la disparition des zones naturelles, le déclin de la biodiversité, l’utilisation des produits phytosanitaires, la pollution, le trafic routier (25% des hérissons meurent sur les routes), les éoliennes, la pression démographique, les destructions volontaires (par ex.de nids d’hirondelles) ,la chasse et les captures, l’introduction d’espèces exotiques invasives (coccinelles et frelons asiatiques qui occupent les niches écologiques des espèces indigènes).

Pouvons-nous être utiles individuellement ?

Très certainement, puisque notre façon de voir et d’agir a valeur d’exemple pour nos voisins et nos enfants ; puisque la superficie totale des jardins particuliers est plus grande que celle des cultures industrielles. Chacun de nous peut donc jouer un rôle positif à condition de voir des auxiliaires dans ce que nous croyons être des ennemis : ainsi l’ortie est un hôte indispensable à de nombreux insectes auxiliaires ; à condition aussi d’utiliser les doses recommandées des produits phytosanitaires (s’ils sont indispensables) sans surdosage.

Comment procéder ?

3 Maîtres-mots à suivre : protéger, héberger, nourrir

Protéger:

  • Bannir les produits phytosanitaires dangereux(les mollucides contre les limaces sont mortels pour les hérissons, les batraciens, les oiseaux, les chiens et les chats).
  • Bannir les herbicides dangereux en privilégiant les méthodes douces : désherbage manuel ou thermique, utilisation de l’eau de cuisson des pommes de terre et des pâtes, des purins végétaux…
  • Bannir les compostières à clapet, mortelles pour le hérisson et les pièges non sélectifs.
  • Bannir les plantes néfastes comme le buddleia qui attire les papillons, mais ne les nourrit pas.
  • Préférer la grelinette à la bêche qui tranche et tue les lombrics.
  • Eviter les pièges : filets de protection dans lesquels s’empêtrent les oiseaux, mares et piscines dans lesquelles se noient les hérissons, batraciens insectes ou oiseaux ;il est donc nécessaire de prévoir une échappatoire pour tous ces hôtes
  • Contrôler les chats, ennemis des oiseaux (1 chat tue environ 200oiseaux par an), des petits rongeurs utiles comme la musaraigne ou des batraciens.
  • Utiliser de préférence des pièges « safe » si l’utilisation s’en avère nécessaire
  • Penser à placer une silhouette de rapace sur les vitres contre lesquelles les oiseaux se fracassent ; à pratiquer une petite ouverture entre jardins emmurés permettant la visite de petits hôtes.
  • Ménager un coin sauvage avec coquelicots, bleuets, centaurées…pour attirer les insectes.

Héberger:

  • Concernant les mammifères: on peut fabriquer des abris pour hérissons (penser à ménager 1 chicane), pour chauves-souris, pour mustélidés (fouine, belette, hermine).Des abris naturels constitués de pierres, de bois ou de branchages et de feuilles conviennent aussi.
  • Concernant les oiseaux: les nichoirs doivent être adaptés aux oiseaux qui fréquentent le jardin. Un abreuvoir rempli toute l’année leur est bien utile .Une flaque d’eau dans un creux permettra à l’hirondelle de faire son nid. Garder les plantes-abris comme le lierre qui héberge le rouge-gorge ou l’abeille .Prévoir des perchoirs pour les rapaces nocturnes et diurnes, mangeurs de souris.
  • Concernant les insectes: fabriquer des hôtels à insectes, garder les bois morts et des tas de pierre que fréquenteront des insectes, des lézards, des salamandres ; penser aux plantes- abris comme le lierre, les haies indigènes bien denses.
  • Concernant les batraciens: une mare, même très petite peut leur être utile ; de même des tas de pierres, de feuilles ou de branchages peuvent leur servir d’abris.

Nourrir:

  • Privilégier les plantes arbustes et arbres mellifères.
  • On nourrira les oiseaux quand les grands froids se seront installés et on continuera alors jusqu’en avril, mai. Que leur donner ? Des reliefs de nourriture, du pain sans sel, des graines de tournesol ; en évitant boules de graisse, nourriture salée, cacahuètes. Penser à ce que l’abreuvoir permette à l’oiseau de boire sans se noyer
  • Penser à abreuver (seulement en eau) et à nourrir les hérissons, friands de pommes ; sans jamais leur donner de lait.
  • Planter des haies indigènes, riches en baies nourrissantes pou r oiseaux, mammifères et riches en fleurs mellifères pour les insectes.
  • Avoir un compost qui attire lombrics, hérissons, cétoines (à différencier de la larve du hanneton reconnaissable à sa grosse tête).
  • Ménager un coin de pré sauvage de 1 à 2 m carrés ; ce coin nourrira des insectes qui à leur tour nourriront les oiseaux.

Bannir les plantes invasives comme le buddleia, la prêle, la renouée du Japon

Conséquences

En adoptant ce comportement, les effets positifs sont quasi immédiats et à coûts modérés ; bien plus, il constitue une économie puisqu’il bannit les produits phytosanitaires coûteux ; surtout il contribue réellement et efficacement à la préservation de la biodiversité et à un environnement plus agréable et plus sain.

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